Le monde militaire pris d’assaut par les élèves !

• Le monde militaire pris d’assaut les élèves.

Leurs sourires en coin et leur timidité devant l’uniforme cachaient mal leur enthousiasme, quelques minutes avant la signature. Hier après-midi [NDLR mardi 16 mai 2017], les 18 élèves de la troisième prépa professionnelle de Dumbéa-Sur-Mer ont officialisé leur partenariat avec les militaires de la base aérienne 186 Paul Klein. Après le lycée du Grand Nouméa et le collège Gabriel Païta, le site de Tontouta s’engage auprès d’une Troisième Classe Défense. Signe que cette formule qui allie théorie et pratique par le prisme de l’armée a le vent en poupe dans le milieu scolaire. "On sent qu’il y a un réel engouement, une curiosité et une envie de partager. Lorsque je suis allé au lycée du grand Nouméa par exemple, j’ai été très favorablement impressionné par l’implication de ces jeunes qui avait même créé un site Internet sur leur formation », confirme le Colonel Dominique Tardif, avide de lever le voile sur l’univers encore très fermé, de l’armée. « Le monde de la défense est par définition confidentiel. Ce qu’on souhaite, c’est faire davantage connaître le rôle et le travail des militaires. L’armée de l’air intrigue et peut faire un peu peur aux jeunes. Il est vrai que c’est difficile de faire voler un avion, mais pour le faire voler, il y a cinquante métiers différents derrière, tous niveaux d’étude confondus. »

Élargir le champ des possibles professionnels pour ces jeunes, c’est également le but recherché par l’équipe enseignante. « Cela offre de nouvelles perspectives d’orientation car à la fin de l’année, les élèves sont souvent perdus, explique Irène Waheo, professeure de français. Comme il s’agit d’une classe d’élèves en difficulté, ce partenariat permet des enseignements plus concrets. Cela donne du sens à ce qu’ils apprennent. »
Pour preuve, en français, la classe écrira un scénario sur René Fonck, surnommé "L’As des As". En histoire, avec Mme Véronique Armand, les collégiens réalisent actuellement une fresque sur l’histoire des avions, tandis qu’en éducation physique et sportive (EPS), les cinq élèves les plus méritants participeront à la G.I. Joe Race.

• "Des cours adaptés et intéressants."

À écouter leur témoignage, bon nombre d’entre eux semblent retrouver motivation et ambitions professionnelles grâce à cette formule. « Les cours sont plus adaptés cette année. Dans les classes normales, j’étais un peu perdu, ça allait trop vite. Je n’arrivais pas à comprendre. Là c’est beaucoup mieux, confie Loïc Lucas, 14 ans, dont l’avenir pourrait déjà être tout tracé. La classe défense m’a aidé à trouver une envie de métier. Je voudrais devenir pompier dans l’armée. » À ses côtés, Alexis Waïa opine du chef. « J’avais des difficultés dans les autres cours. Cette année je trouve que c’est plus simple et plus intéressant. C’est donc encourageant pour continuer à l’école », raconte ce dumbéen de 14 ans, qui envisage d’intégrer une filière sur la sécurité l’’an prochain. Tout comme Yllana Omoatou, particulièrement réceptive au projet de la classe défense. « J’aime beaucoup l’armée car je trouve ça beau à voir et surtout, ça pose un cadre pour les jeunes. Ça leur évite de faire des conneries. Et dans le quartier, ils en font beaucoup ! regrette cette adolescente, originaire de Lifou. Ça fait un moment que je pense intégrer l’armée alors ça m’intéresse beaucoup. J’en ai envie depuis que ma sœur est devenue militaire en métropole et que je vois que ça lui plaît. »

A.T. des Nouvelles Calédoniennes